La médiation sportive

La médiation est le processus volontaire et non contraignant, durant lequel des personnes en conflit, latent ou avéré, accompagnées d’un tiers externe, neutre et impartial, échangent en toute confidentialité, en vue de s’accorder sur l’aménagement de solutions adaptées à prévenir ou résoudre leur différend et ainsi favoriser la réalisation des buts inhérents au sport.

La médiation sportive n’est pas seulement un instrument de résolution de différends, mais également un outil qui favorise la recherche de l’équilibre nécessaire à la performance, en respect des principes et valeurs du sport et de l’olympisme.

Quand? Quoi?

La médiation sportive peut être demandée en tout temps, à titre préventif ou en cas de litige avéré, dès qu’il peut y avoir un impact sur l’équilibre ou la réalisation des objectifs sportifs et quelle que soit la cause du différend (p.ex sélections, avantages particuliers, encadrement spécifique, insultes, harcèlement, mauvais gestes, fonctionnement interne aux fédérations, conflits décisionnels, etc.).

Qui?

La médiation sportive s’adresse à tous les athlètes, sans distinction d’âge, de sexe ou autre caractéristique et à toutes les personnes qui peuvent avoir une influence sur la réalisation des objectifs sportifs, y compris celles qui participent au fonctionnement et aux décisions des structures sportives.

Il s’agit notamment des sportifs, des coaches et préparateurs, des membres de club, des membres de fédération, de l’entourage médical sportif, des parents, des agents, etc. ¹.

Elle est applicable aux sports collectifs et aux sports individuels et quel que soit le nombre de personnes impliquées (médiation de groupe; ex. médiation entre équipiers, médiation entre sportifs et coach, médiation entre les membres d’une fédération et les membres d’un club ou un sportif, etc.).

Cadre & avantages

La médiation offre de nombreux avantages, notamment:

  • Elle propose un cadre discret et confidentiel. Les parties peuvent ainsi s’exprimer à l’abri des pressions. De cette manière, elles peuvent préserver leur image, sans avoir peur du jugement des autres et éviter d’exposer publiquement des problèmes.
  • Elle permet de rétablir la communication et de favoriser la cohésion entre les parties et les relations dans le temps. Et dans la mesure où les parties construisent ensemble leur solution, elles sont plus enclines à la respecter, ce qui favorise la réalisation de leurs objectifs.
  • Le processus peut être mis en place rapidement et être traité avec célérité, ce qui permet de retrouver au plus vite le calme et l’équilibre nécessaire pour se focaliser sur l’entraînement et favoriser la réalisation de bonnes performances et des objectifs fixés. La médiation permet donc de répondre aux contraintes de temps, résultant des échéances et compétitions sportives.
  • La médiation n’est ni une consultation chez un psychologue, ni une procédure devant un tribunal. Elle est donc plus facile à accepter par les parties et permet ainsi d’éviter un manque de prise en charge du différend.
  • Elle favorise l’échange, la compréhension et le respect mutuel des membres de la communauté sportive. De cette manière elle concrétise les valeurs du sport et de l’olympisme et participe à un volet éducatif et préventif des conflits.

¹ Directives relatives à la conduite de l’entourage des athlètes, approuvées par la commission exécutive du CIO à Durban le 4 Juillet 2011.

² Charte olympique, principes fondamentaux de l’olympisme.

Situation actuelle

Les acteurs du milieu sportif ³ relèvent l’existence de nombreux conflits, dont les causes sont diverses et variées4 .
Mais ces différends ne sont que rarement pris en charge et, si tel est le cas, ils le sont par des personnes qui n’ont généralement aucune formation en la matière et peuvent causer plus de problèmes qu’ils n’en résolvent.
De plus, le milieu du sport étant très restreint, les parties concernées par les litiges indiquent craindre de s’adresser à des personnes directement liées à ce milieu, par manque de confidentialité des échanges, une absence de neutralité et d’impartialité ou par peur de représailles éventuelles.
Si le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) propose une médiation sportive dans notre pays, celle-ci se concentre avant tout sur les affaires à composante financière et ne cherche pas à favoriser la réalisation des objectifs du sport et les valeurs de l’olympisme, notamment à travers la résolution de différends relevant de problèmes relationnels ou structurels, liés au monde du sport.
Les structures sportives de notre pays ne proposent donc aucun véritable système de résolution des différends, confidentiel, neutre et impartial.

Bénéfice

Nos observations et échanges avec les acteurs du monde sportif ont révélé que la mise en place d’un système de résolution des différends répond à un besoin et constituerait une plus-value dans la recherche de l’équilibre et de la performance.
Une telle prise en charge des conflits par la médiation permet de soutenir les acteurs du milieu sportif et peut notamment amener les bénéfices suivants :

  • Résoudre les litiges avec discrétion
  • Préserver la dignité et l’image des participants
  • Retrouver rapidement le calme et la motivation pour se concentrer sur les objectifs fixés
  • Mieux comprendre la dynamique des litiges et prévenir les conflits futurs
  • Participer à la cohésion
  • Etablir une communication adéquate généralisée
  • Éviter une perte de qualité sportive et l’abandon de jeunes talents
  • Prévenir une perte de visibilité de la discipline sportive et/ou de la nation
  • Participer à un assainissement des comportements dans le sport, avec une meilleure considération des autres dès le début de carrière
  • Concrétiser les valeurs du sport et de l’olympisme
  • Etc.

3 Athlètes, coaches, membres des structures sportives (clubs, associations faîtières, fédérations), thérapeutes, famille, etc.

4 Non-sélection, mauvais gestes, insultes, mauvaise communication, mauvaise information, manque de transparence, manque de soutien et d’encadrement, divergences d’objectifs, etc.

Solutions

S’il est possible de recourir à un médiateur indépendant, il est également possible de mettre en place un système de médiation répondant aux besoins et exigences liées au sport.
Cette seconde alternative, permet de définir l’ensemble du contexte dans lequel la médiation peut être élaborée et la manière dont elle choisit de prendre en charge les personnes en litige.
Elle peut notamment établir :

  • L’ensemble des buts visés ( prévention, gestion des conflits, etc.)
  • Les garanties d’indépendance, de neutralité et de confidentialité
  • La formation des médiateurs
  • Les attributions des médiateurs
  • Les modalités d’accès au processus et son déroulement jusqu’à finalisation
  • Un cadre temporel
  • La prise en charge des coûts
  • Etc.

La mise en place d’un tel système permet une égalité d’accès aux personnes concernées par les différends et d’éviter une absence de prise en charge de ces derniers, notamment par manque de ressources financières.
Elle permet ainsi de favoriser le respect, l’équilibre et la performance pour le plus grand nombre.

Know How

Mon expérience de juriste et médiateur m’a permis d’accompagner la gestion de nombreux litiges dans des domaines variés, avec des adultes ou des jeunes, en favorisant la recherche de solutions adéquates.
De plus, ma proximité avec de nombreux acteurs passés et actuels du sport d’élite – adulte et junior – m’a amené à approfondir le sujet de la gestion des litiges en ce domaine5 , afin d’appréhender les typologies de conflits pouvant se présenter dans ce milieu, ainsi que les structures existantes pour les régler et leur mode de fonctionnement.
Je propose dès lors de vous accompagner dans votre réflexion sur la prise en charge et/ou la mise en place d’un système de gestion des litiges répondant à vos besoins et ceux des acteurs du monde sportif.

5 David Mancini, « La médiation dans le sport; du cas des juniors élites », Université de Genève, 2018.